En 2006, je réalise un ancien rêve: faire de la sculpture.

Je rencontre un professeur extraordinaire, Eugène N’Sondé qui m’a appris quasiment tout ce que je sais aujourd’hui.

Son respect, sa pédagogie, sa gentillesse et sa patience expliquent toute l’admiration que j’ai pour lui en tant que professeur. Ses oeuvres qui allient puissance et émotion ne peuvent que susciter l’admiration.

Puis la rencontre avec Jean Pisa dont la curiosité, la culture et la générosité dans le partage des techniques a poursuivi mon apprentissage qui est loin d’être terminé.

Mais l’art n’est-il pas justement ce chemin sans fin que l’on parcourt dans l’enthousiasme de la découverte – parfois la déception des échecs – et l’espoir ? C’est ainsi que j’ai ensuite voulu aborder le dessin puis la céramique.

Quoi qu’il en soit, ces heures dans les ateliers sont toujours remplies de plaisir, d’espoir, parfois d’amitié, toujours de partage.

En racontant mon expérience, je souhaite que ceux qui rêvent de réaliser quelque chose tentent l’expérience, quelle qu’elle soit, pour ne pas entretenir des regrets. C’est tout le plaisir que je leur souhaite…

 

Bee Pellerin

Quand il s’agit de parler de quelqu’un qu’on ne connaît pas, la tâche est ardue, mais quand il s’agit d’une amie, elle l’est d’autant plus, car elle exige de demeurer dans la juste lumière humaine et psychologique des faits.

Bee sculpte les personnages que lui inspire la vie courante, comme ces poulbots qui jouent, les bottines trempant dans un caniveau, ou d’adorables portraits en terre cuite que ne renierait pas la grande portraitiste que fut Camille Claudel.

Décidément, elle ne cesse de nous étonner et peut-être qu’un jour nous l’irons admirer en écuyère accomplie ou en adepte de Bouddha ou que sais-je encore?…

Telle est Bee, mon amie.

Isabelle M.

Paris le 9 mars 2016

 » Tout comme l’archet frappe les cordes de la contrebasse, son heurté, répété cent fois, impact des notes et des pas sur la sable, la vie trace ses ombres, contourne les traits pour traits, lignes droites, courbes, fléchées, toutes empreintes de terre.
La vie s’incline, se redresse et se dénonce.
L’acuité du regard de Bee Pellerin en attrape les arrondis, les reliefs, les creux et les bosses.
Sculptures muettes ou bavardes, dessins opaques ou esquisses, la main de Bee illumine l’éphémère secret du vivant. »

Inkblue

Mars 2016

Le Guitariste

L’arène de pierre vide de tumultes
Offre un écrin intemporel à son talent

Les tentures vivantes de mille musiques
L’éclairent de leurs noirs moirés

Il est géant de ses doigts agiles
Unis en harmonie aux cordes d’acier inerte

Les notes jaillissent volent
Papillons multicolores virevoltants

Baume sur les souffrances de nos âmes
Pour qu’elles sourient de nouveau à la vie

Il marie sa guitare à son ventre
Lové comme une mère sur son enfant

Unisson ciselé de deux coeurs qui
Battent aux rythmes noirs et blancs

Le guitariste marionette de la transcendance
Donne vie à l’âme des spectateurs du temps

Ses doigts roulent sans fin
Exaltant la patine du bois

Qui un jour reçut la résonance
D’un luthier décharné par la mort

Une sculptrice accueille le guitariste
En son sein s’imprégnant de sa posture

La coulant dans le bronze si dur
Qui se fit liquide pour l’épouser

 

Christian A.